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marcher le périph’ et exploration par la marche

exploration par la marche

À l’occasion de Villeurbanne 2022 Capitale française de la culture, l’Institut d’Art contemporain présente une nouvelle édition de la Fabrique du Nous. Dans ce cadre, j’ai invité le public à parcourir le tissu urbain de Villeurbanne hors des sentiers banalisés définis par l’usage du quotidien, le long de cette frontière à la fois mobile et statique qu’est le boulevard périphérique.

déroulement

« Marcher le Périph’» Une marche collective sur deux jours le 19 et 20 avril 2022 le long du périphérique de Villeurbanne organisée par l’ Institut d’Art Contemporain. La fabrique du cheminement, des passages à travers des ambiances variées…Le troisième jour le 21 avril 2022: une restitution et une conversation passionnante avec l’anthropologue Denis Cerclet. Le chemin qui n’existe pas permet d’ouvrir l’espace et laisse la place à l’imprévu…

exploration par la marche et programmation

Dans cette proposition, j’utilise le périphérique urbain comme un programme de marche. De par sa présence imposante et infranchissable, le périphérique impose un parcours. En amont de la marche avec le public, je fais le parcours plusieurs fois autour du périphérique. J’essaye de me frayer des passages dans les interstices, j’invente un cheminement. A chaque fois que je marche le périphérique, je trouve de nouveaux passages, j’améliore le rythme.

Ce parcours autour du permet de faire un autre faire un autre usage du périphérique. Celui-ci devient un espace de jeu, on sort de la rationalité.

exploration par la marche et montage

Je prépare la marche en juxtaposant des espaces-temps. C’est un assemblage de sensations et de perceptions. Cette pratique peut ressembler à celle du montage d’un film. On juxtapose des éléments, comme les différents parties d’un long métrage (les marches collectives durent environ 1h30 -2h). C’est comme une proposition cinématographique.

Avec le public, c’est une manière de montrer le film, mais en immersion dans le paysage. L’expérience accapare tous les sens: il y a aussi les odeurs, les textures du sol, les obstacles à franchir.

marche collective

Marcher ensemble, c’est aussi une autre manière d’être en présence.

Dans les difficultés du trajet, le groupe s’observe, s’attend, on prend soin de l’autre et on est attentif.ve les un.e.s envers les autres.

Cette marche collective n’est pas une flânerie ni une rêverie mais un éveil permanent à ce qui se passe autour.

On apprend des autres, on apprend à marcher, à ralentir. à s’attarder sur des détails. Marcher c’est une immersion dans le territoire comme une immersion dans la relation à l’autre.

Marcher le périphérique, le suivre, c’est se tenir au bord, aux bords ou aux abords de la ville, parfois, souvent, loin de son centre.

Gilles Malatray

Un texte de Gilles Malatray dans lequel il parle de cette marche