marche urbaine
Avec David Fuehrer, nous faisions notre première expérience de marche urbaine au long cours.
En septembre 2015, Nous avons marché pendant une semaine le long du ring de Bruxelles. Ici, nous tentions de suivre l’autoroute au plus près de son tracé dans le territoire. Alors, nous marchions parfois le long de la glissière, parfois dans les sous-bois aux alentours. Parfois, nous devions faire des détours bloqués par des usines ou des propriétés privées.
L’autoroute fonctionnait comme un programme, comme un algorithme ou une marche à suivre. Ainsi, son tracé s’imposait à nous et nous guidait dans le paysage. Nous ne pouvions jamais prévoir le chemin à venir. Ainsi, c’était l’inattendu qui s’ouvrait à nous.
Métaphore
Nous marchions en orbite autour de la ville. La métaphore appelait à être parcourue tant avec les mots qu’avec nos pas. Comme la lune, les stations des agences spatiales et autres débris en gravitation autour de la terre, nous devenions les satellites de la ville. Deux êtres satellisés gravitaient autour d’un « astre urbain » qui opérait sur eux des forces d’attraction et les mettait en mouvement.
Nous étions irrésistiblement lancés sur une trajectoire métaphorique. Nous nous sommes retrouvés dans des impasses, des impossibilités d’avancer. Parfois, nous nous nous sommes perdus.
« Dans « se perdre » il y a la possibilité que l’espace domine le sujet »
Fransesco Careri
Dans ces conditions, nous éprouvions l’urbanisme dans sa matérialité brute. Nous avons parcouru à pied tous ces endroits dédiés à la voiture, à la vitesse et au trafic: aéroport, route, chemin, trottoir, giratoire, passages piétons, quartier, barrière, jardins publics, zones industrielles, parkings et propriétés privés. Alors, un autre rythme s’installait. La marche s’opposait aux flux rapides. Ainsi, elle se posait comme en porte-à-faux des usagers ordinaires de ces lieux. C’était un voyage à ciel ouvert. Nous marchions aux premières loges de « je ne sais quoi… ». En nous perdant, ici devenait parfois nul part.
diffusion
En même temps, nous partagions ces découvertes avec le public. Pour cela, nous avions un smartphone qui filmait en direct notre marche et notre avancée dans le territoire. Au final, les images étaient projetées dans quatre espace d’art en Europe : Urban Spree à Berlin, Recyclart à Bruxelles, Espace Labo à Genève et Archipel à Lyon.
http://www.espacelabo.net/portfolio/walking-a-metaphor/
https://www.urbain-trop-urbain.fr/walking-a-metaphor-marche-urbaine/
https://galeriefahidtaghavi.ch/walking-a-metaphor-bruxelles-exposition-de-marche-urbaine/